Amortissement degressif : definition, calcul et exemple dans la comptabilite

L’amortissement dégressif est un terme souvent utilisé en comptabilité pour décrire une méthode d’amortissement des actifs qui permet de réduire plus rapidement la valeur d’un bien. Cette méthode peut être particulièrement avantageuse pour les entreprises souhaitant amortir leurs investissements en matériel ou en équipements sur une courte durée. Comprendre le fonctionnement et le calcul de l’amortissement dégressif est essentiel pour une gestion financière efficace.

définition de l’amortissement dégressif

L’amortissement dégressif est une méthode utilisée par les entreprises pour répartir le coût d’un actif sur plusieurs périodes comptables, en réduisant plus fortement la valeur du bien au début de sa durée de vie. Cela contraste avec l’amortissement linéaire où le montant de l’amortissement est constant chaque année. Le mode dégressif est fréquemment appliqué à des biens dont la dépréciation est rapide, comme les matériels informatiques, les véhicules ou certains équipements industriels.

Pourquoi utiliser l’amortissement dégressif ?

Cette méthode est souvent préférée lorsqu’une entreprise souhaite refléter la diminution rapide de la valeur d’un bien. Par exemple, les ordinateurs voient leur valeur diminuer significativement dès les premières années de leur utilisation, rendant l’amortissement dégressif plus représentatif de cette réalité économique. De même, pour les véhicules de société ou les machines industrielles, adopter ce mode permet de mieux équilibrer le rapport entre coûts et revenus générés par l’actif.

Calcul de l’amortissement dégressif

Le calcul de l’amortissement dégressif implique une série de multiplications successives par un coefficient d’amortissement. Ce coefficient dépend de la durée de vie estimée de l’actif. Voici comment procéder pour le déterminer :

Les coefficients d’amortissement

Le législateur fixe des coefficients spécifiques selon la durée de vie fiscale de l’actif : – 1.5 pour une durée d’amortissement de 3 ans, – 2 pour une durée d’amortissement de 5 ans, – 2.5 pour une durée d’amortissement de 10 ans. Ces coefficients s’appliquent au taux d’amortissement linéaire que vous auriez normalement utilisé.

Formule de base

La formule de base pour calculer l’amortissement dégressif annuel est : Valeur résiduelle x Taux d’amortissement dégressif, où le taux d’amortissement dégressif est obtenu en multipliant le taux d’amortissement linéaire par le coefficient.

Exemple concret

Imaginons une entreprise acquérant un équipement industriel pour 100’000 euros avec une durée de vie estimée de 5 ans. Le taux annuel d’amortissement linéaire serait de 20% (100%/5 ans). En utilisant le coefficient de 2, le taux d’amortissement dégressif devient 40% (20% x 2).

Année 1 : Amortissement = 100’000 x 40% = 40’000 euros Valeur nette comptable à la fin de l’année = 60’000 euros

Année 2 : Amortissement = 60’000 x 40% = 24’000 euros Valeur nette comptable à la fin de l’année = 36’000 euros

Année 3 : Amortissement = 36’000 x 40% = 14’400 euros Valeur nette comptable à la fin de l’année = 21’600 euros

Application de l’amortissement linéaire à partir de maintenant car c’est plus favorable

Année 4 et 5 : valeure residuelle divisé par 2 car restant deux années = 10800 euro Chaque an : 10800 euros, jusqu’à la valeur zéro finale apres cinq ans.

Comptabilisation de l’amortissement dégressif

Pour une correcte comptabilisation, il faut enregistrer les dotations aux amortissements dans les écritures comptables annuelles. Chaque écriture contient habituellement les comptes de charges dédiées à l’amortissement et le compte de contrepartie, généralement le compte d’amortissement du bien concerné.

Plan comptable général

Dans le Plan Comptable Général français, on utilisera en règle générale le compte 6811 « Dotations aux amortissements » pour enregistrer la charge d’amortissement. La contrepartie sera le compte 281 « Amortissements des immobilisations corporelles ».

Intérêt fiscal de l’amortissement dégressif

Un des avantages indéniables de cette méthode repose sur son impact fiscal. Comme les dotations aux amortissements sont plus élevées lors des premières années, cela réduit temporairement le bénéfice taxable, procurant ainsi un effet de trésorerie positif. L’amortissement dégressif permet donc de lisser les économies fiscales sur les premières années d’utilisation de l’actif.

Comparaison entre l’amortissement dégressif et linéaire

Il existe des différences marquées entre l’amortissement dégressif et linéaire. Alors que l’amortissement linéaire propose une réduction uniforme de la valeur de l’actif, le dégressif favorise une diminution plus rapide initialement. Une machine achetée dans un secteur technologique en constante évolution bénéficie davantage de la méthode dégressive afin de mieux correspondre à sa valorisation économique réelle.

D’autre part, pour des locaux ou certains équipements de fabrication présentant une durabilité plus longue, l’amortissement linéaire pourrait demeurer la meilleure solution. Les directeurs financiers doivent donc évaluer attentivement la nature des actifs concernés avant de choisir le mode approprié.

avantages et inconvénients de l’amortissement dégressif

Avantages de l’amortissement dégressif incluent une incitation fiscale immédiate et une correspondance plus fidèle avec la perte de valeur réelle de certains actifs. Ce mode d’amortissement permet de compenser rapidement les dépenses coûteuses liées à l’acquisition de nouveaux équipements, apportant ainsi une respiration financière aux entreprises, spécifiquement dans les secteurs soumis à une forte obsolescence technologique.

Néanmoins, parmi les inconvénients, on retrouve le fait qu’en disposant de charges d’amortissement plus élevées au début, les résultats financiers peuvent parfois sembler défavorables dans les premiers temps. Une mauvaise planification comptable peut également engendrer des complications administratives liées à la transition éventuelle vers un amortissement linéaire.

exemples pratiques d’application de l’amortissement dégressif

Prenons le cas d’un véhicule utilitaire acquis par une entreprise de livraison express pour 50’000 euros. Vu l’utilisation intensive de ces véhicules, une grande partie de leur valeur se dégage durant les premières années d’activité. Alors, en optant pour un amortissement dégressif avec une durée de vie légale fixée à 5 ans, l’entreprise multipliera le taux linéaire classique de 20% par un coefficient de 2.

Année 1 : 50’000 x 40% = 20’000 euros

Valeur nette comptable à la fin de l’année : 30’000 euros Année 2 : 30’000 x 40% = 12’000 euros Valeur nette comptable à la fin de l’année : 18’000 euros

Année 3 : 18’000 x 40% = 7’200 euros Valeur nette comptable à la fin de l’année : 10’800 euros passage obligatoire en amortissement linéaire (restants 2 années)

Année 4+5 : 5400 Euros chaque an

Ce choix permettra à l’entreprise de profiter immédiatement des avantages fiscaux associés tout en reflétant fidèlement la dépréciation effective des véhicules.

comptabilisation dans le logiciel de comptabilité

De nombreux logiciels de comptabilité intègrent des modules spécifiques pour gérer les amortissements. Lorsqu’un actif est ajouté, il suffit de sélectionner la méthode d’amortissement dégressif et entrer les paramètres tels que le coût d’acquisition, la durée de vie estimée, et le coefficient applicable. Une bonne pratique est de vérifier régulièrement les valeurs restantes pour ajuster si nécessaire en fin d’exercice comptable afin de respecter les régulations fiscales et comptables.

En conclusion, l’amortissement dégressif reste un outil puissant permettant une flexibilité comptable et fiscale précieuse pour les entreprises gérant divers types d’actifs rapidement dépréciables. Pour sa mise en œuvre, il convient de bien comprendre ses mécanismes et choix stratégiques, tout en garantissant une rigueur dans le traitement de données issus de chaque cycle financier.